L’OCDE, avec le soutien financier de l’Union européenne, a lancé une Action mondiale pour promouvoir l’économie sociale et solidaire (ESS) au cours des 3 prochaines années.
Cette action s’inscrit dans le cadre des objectifs stratégiques de l’OCDE et de l’Union européenne. Cette stratégie vise à promouvoir une croissance inclusive, intelligente, résiliente et durable, et à soutenir l’ESS. Ce soutien se traduit, d’une part, via le développement et l’internationalisation des entreprises sociales. D’autre part grâce à la sensibilisation, au renforcement de capacités, ce afin de créer des écosystèmes, nationaux comme locaux, propices au développement de l’ESS ; et en promouvant les échanges de connaissances et autres bonnes pratiques au niveau international.
Dans ce webinaire, la question principale est celle de la mesure de l’impact social de l’ESS, enjeu majeur.
A cet effet, Sébastien Pereau de ConcertES a partagé les résultats du projet VISES, projet étalé sur plus de quatre ans, qui réunit 21 partenaires, afin de mettre en lumière la manière dont les entreprises sociales et solidaires dynamisent les territoires, et favorisent le bien-être de leurs habitants. Le projet est similaire aux travaux menés par le TIESS, au Québec, comme décrit dans cette déclaration commune qui souligne le caractère fondamental de l’évaluation de l’impact social.
Selon Adrien Beaudet consultant et enseignant à HEC et ESCP, cette évaluation nécessite une collaboration entre les entreprises sociales et le monde de la recherche, ce dernier pouvant prêter son expertise à la création des outils nécessaires. Le défi principal est celui des critères et de la qualité de l’évaluation. Dans le cas de la France, l’évaluation de l’impact social sera généralisée : l’enjeu est de communiquer sans tomber dans le travers du « social washing ». Pour ce faire, il est important que la ligne commune à l’OCDE et aux principaux réseaux qui élaborent les principes fondamentaux sur ce sujet puissent être diffusés, repris, défendus.
Andrea Burgio rappelle quant à lui que les plus grandes organisations comme la Croix Rouge, les ONG les plus transparentes produisent déjà de tels rapports. Ces rapports ont un impact financier et donne de l’élan au bénévolat : par exemple, un million d’heures de bénévolat ont été comptabilisées en France en 2019, elles n’ont pas de traduction financière mais l’élan est bien présent.
Quelle valeur attribuons-nous aux preuves/indications ? C’est la question que posent David Pritchard, Président de Social Value US et Stephanie Robertson de Social Value Canada. Dans le cas actuel de la crise du Coronavirus, ils se demandent comment produire des rapports tenant compte des réalités fragmentées selon les pays, par situation, et par choix de communication. Cela rend une harmonisation des résultats difficile face à la fragmentation des données et des méthodes de mesure. Ils donnent l’exemple d’ Oxfam qui dispose d’un très bon examen indépendant, mais qui reste une exception. Sebastien Pereau rebondit sur l’étude de ConcertEs où la collecte de données a également concerné les échecs ou ratés des organisations, qui ont modifié leurs fonctionnements en réaction et se sont adaptées.
La European Venture Philanthropy Association(EVPA) insiste sur le caractère désormais crucial de la collaboration, puisque des outils et des cadres existent et qu’il serait contreproductif de les multiplier. Il faut maintenant penser à des moyens de les combiner, d’adapter leur utilisation au domaine concerné, et rassembler les pratiques de mesure d’impact.
Celine Marques demande quel peut être l’alignement sur les ODD et l’Agenda 2030.
Jean Fabre souligne l’importance d’utiliser les outils existants tels que le Knowledge Hub sur les ODD créé par la UNTFSSE.
Adrien Baudet réagit sur ce lien des ODD avec le local, entre l’importance d’adosser ces outils de mesure et d’évaluations aux cadres nationaux et internationaux afin que les décideurs prennent en compte leur valeur. Un paramètre crucial sur lequel l’OCDE pourrait travailler dans le cadre de son Action mondiale pour la promotion de l’économie sociale et solidaire.
Vous pouvez trouver un des outils créés par l’OCDE ici, et l’enquête menée dans le cadre de la promotion de l’ESS ici.