Les 29 et 30 juin, le Togo a organisé la 3ème édition de la Conférence Internationale sur les Entreprises Sociales Et la RSE sur l’innovation et les défis.
Les panels de la première journée ont été organisés en partenariat avec le MOUVES qui présentait les résultats de son Diagnostic des Écosystèmes du Social & Inclusive Business de 16 Pays d’Afrique, financé par l’Agence Française de Développement.
Pendant deux jours, les discussions ont porté sur les panels suivants :
– La riposte des entreprises à impact africaines face au COVID-19 : des modèles agiles et résilients
– L’après COVID en Afrique : la stratégie gagnante de la transition inclusive, sociale et écologique
– La « coopération à impact » : le rôle de la France
– Dialogue sur le manifest pact for Impact
– Entreprises sociales et chaînes de valeurs de l’artisanat et de l’agroalimentaire
– Transformation numérique : quelles opportunités pour l’innovation sociale ?
Les initiatives comme cette Application mobile et le site internet anticoro.ci en Côte d’Ivoire, la production de masques par les coopératives de femmes au Cameroun et dans la plupart des pays africains, l’adoption de la vente en ligne sont autant d’exemples montrant les capacités d’adaptation et d’innovations dont les acteurs de l’économie sociale et solidaire, des start-ups aux plus petites entités, ont su faire preuve.
Le Continent ayant subi de plein fouet la crise économique avant même l’impact sanitaire du Covid-19, la relance est au cœur des préoccupations. Les programmes tels que la Mobilisation Européenne pour l’Entrepreneuriat en Afrique (MeetAfrica), les actions de Investisseurs et partenaires, la plateforme de financement Lita.co, ou encore Collaborative for frontier finance augurent de l’appui sur lequel les entrepreneurs sociaux pourront compter. L’Etat togolais, qui a déjà mis en place le fonds national de la finance inclusive et le Fonds d’appui aux Initiatives Economiques des Jeunes, s’est également engagé auprès de sa population en proposant un report d’échéance sur les prêts contractés par les jeunes entreprises qui le souhaitent, la mise en place d’une plateforme de commerce en ligne, la création d’une plateforme de financement pour les besoins en trésorerie, le déblocage de crédits spéciaux pour le secteur agricole, etc.
Pauline Effa, Directrice générale du PFAC et correspondante Afrique d’ESS Forum International a participé aux deux journées de discussions. Elle n’a pas manqué de rappeler que pour l’après Covid, la leçon à retenir est que l’ESS est une économie qui a un impact direct dans les familles et les communautés. Elle souligne la nécessité de la booster afin de pérenniser les activités créées par les petites mains durant la crise, et permettre le développement de l’entreprenariat collectif. Elle encourage à suivre le modèle des Réseaux Locaux de l’ESS (RELESS) qu’elle travaille à implanter dans les communes camerounaises. Ces RELESS permettent de mettre en réseaux les acteurs de l’ESS à des fins de création d’emploi et d’accès à plus de marchés. Pauline Effa soutient également l’initiative WYSSE portée par Apes Togo, autre membre d’ESSFI, et qui appuie les femmes et les jeunes dans leurs projets ESS.
Cette conférence, et toutes les initiatives qui y ont été présentées, rappelle que l’Afrique peut et doit compter sur le maillage de l’ESS dans ses territoires afin de construire un écosystème solide et de faire de ce modèle économique un instrument cohérent est adaptable aux réalités des pays d’une Afrique plurielle. Pour ce faire, la création et le maintien des réseaux est une priorité. L’accent a également été mis sur l’importance de l’éducation et la formation pour impulser une plus grande dynamique entrepreneuriale chez les jeunes.
Sur le plan plus global, l’ESS peut être un outil pour atteindre les ODD puisqu’elle place la communauté au cœur de ses actions. Elle ne doit pas être oubliée dans le débat sur la transformation numérique qui doit être un atout pour les entreprises à impact, tout en prenant garde de ne pas creuser davantage les inégalités déjà existantes.
Pour suivre les débats, cliquez-ici pour la première journée, et ici pour la seconde.
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